Le rôle de la basse dans le blues et les bassistes légendaires.
Le blues, c’est un style de musique qui respire l’âme, la passion et la simplicité. Au cœur de tout ça, le rôle de la basse dans le blues est crucial en soutenant l’ensemble des instruments tout en donnant du groove.
Que ce soit dans des clubs enfumés de Chicago ou lors de jam sessions à Memphis, le blues ne serait rien sans ces lignes de basse qui apportent profondeur et stabilité.
Dans cet article, on va plonger dans l’univers de la basse blues et découvrir pourquoi elle est si essentielle. On parlera aussi des grands bassistes blues qui ont laissé leur empreinte indélébile sur ce style musical.
La basse dans le blues : une base solide
La basse dans le blues a un rôle un peu particulier. Elle ne se contente pas d’accompagner, elle structure le morceau, elle donne l’impulsion et soutient la mélodie. Si la guitare et le chant racontent l’histoire, c’est bien la basse qui garde tout ça en place.
Dans le blues, les progressions d’accords classiques, comme le fameux 12-bar blues, laissent beaucoup de place au bassiste pour créer des lignes simples mais puissantes. La plupart du temps, la basse suit les accords fondamentaux, mais avec une approche rythmique qui varie pour donner du caractère au morceau.
Le Walking Bass : un incontournable du blues
Le style de jeu de basse le plus typique du blues est le fameux walking bass. Ici, le bassiste « marche » à travers les notes de la gamme, souvent en utilisant des notes de passage chromatiques ou des intervalles simples pour créer un mouvement fluide.
Les lignes de basse en walking dans le blues donnent ce sentiment de progression constante, comme si la musique avançait en permanence sans s’arrêter. Cette technique est essentielle pour soutenir les solos des guitaristes et chanteurs.
Les bassistes blues légendaires
Le blues a été façonné par de nombreux musiciens exceptionnels, et les bassistes ne sont pas en reste. Voici quelques-uns des bassistes les plus influents du genre, ceux dont le jeu continue d’inspirer des générations de musiciens.
a) Willie Dixon
Impossible de parler de basse dans le blues sans mentionner Willie Dixon. Compositeur prolifique et contrebassiste légendaire, Dixon a joué un rôle majeur dans le développement du Chicago blues. Il a collaboré avec des artistes comme Muddy Waters et Howlin’ Wolf, contribuant à de nombreux classiques du genre.
Son approche de la basse était à la fois simple et extrêmement efficace. Ses lignes de basse soutenaient les chansons avec une précision rythmique incroyable, et il savait exactement comment laisser de la place pour les autres instruments tout en maintenant une assise solide.
Chansons à écouter :
- « Hoochie Coochie Man » (Muddy Waters)
- « Spoonful » (Howlin’ Wolf)
b) Donald « Duck » Dunn
Autre figure incontournable, Donald « Duck » Dunn, célèbre pour son travail avec le groupe Booker T. & the MG’s et sa participation à de nombreux enregistrements blues et soul, notamment avec des artistes comme Otis Redding et Albert King.
Le jeu de Dunn se caractérise par des lignes de basse simples, ancrées dans le groove, avec une précision rythmique qui a défini le son de Stax Records. Bien qu’il soit davantage connu pour la soul et le R&B, son influence dans le blues est indéniable.
Chansons à écouter :
- « Born Under a Bad Sign » (Albert King)
- « Green Onions » (Booker T. & the MG’s)
c) Jack Myers
Moins connu du grand public, Jack Myers a néanmoins été un bassiste très influent dans le blues, notamment pour son travail avec des légendes comme Otis Rush et Buddy Guy. Son jeu sur basse électrique dans les années 60 a marqué un tournant dans la manière dont on percevait cet instrument dans le blues.
Il savait combiner des walking bass lines classiques avec une approche plus moderne de la basse électrique, ce qui a permis de faire évoluer le son du blues.
Chansons à écouter :
« Ten Years Ago » (Buddy Guy)
« I Can’t Quit You Baby » (Otis Rush)
d) Tommy Shannon
Pour les amateurs de blues-rock, impossible de ne pas mentionner Tommy Shannon, le bassiste de Stevie Ray Vaughan. Son jeu puissant et percutant a été un pilier du son du blues moderne. Shannon combinait une approche blues traditionnelle avec une énergie rock qui a redéfini la basse dans ce style.
Son groove inébranlable sur des morceaux comme « Pride and Joy » a montré comment un bassiste peut à la fois soutenir et élever un groupe entier.
Chansons à écouter :
« Pride and Joy » (Stevie Ray Vaughan)
« Texas Flood » (Stevie Ray Vaughan)
La basse blues : de la contrebasse à la basse électrique
Le blues a évolué au fil du temps, et avec lui, la façon dont on joue de la basse. Au départ, c’était la contrebasse qui régnait en maître dans le blues, notamment dans le Delta Blues et le Chicago Blues des années 50. Mais avec l’avènement du blues électrique, la basse électrique a pris la relève.
Aujourd’hui, la basse électrique est omniprésente dans le blues moderne, grâce à sa capacité à produire des lignes de basse plus punchy et à mieux s’intégrer dans des groupes plus bruyants. Que tu préfères jouer à la contrebasse ou à la basse électrique, l’essentiel dans le blues reste toujours le groove, cette énergie qui fait bouger la musique en avant.
L’essence du blues à la basse
La basse dans le blues, c’est bien plus qu’une simple affaire de notes. C’est une question de soutien, de groove, et de connexion avec les autres musiciens.
Que tu cherches à jouer des lignes de basse classiques ou à apporter ta propre touche moderne, connaître l’histoire de cet instrument dans le blues et s’inspirer des légendes qui ont marqué le genre est indispensable pour évoluer en tant que bassiste.